Page:Nodier - Smarra ou les démons de la nuit, 1822.djvu/97

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de la création, depuis le commencement des temps, et dont le plus grand nombre ne le surpassent pas moins en immensité qu’il n’excède lui-même de son étendue prodigieuse le nid invisible du moucheron. La porte sépulcrale qui nous reçut ou plutôt qui nous aspira au sortir de ce gouffre, s’ouvroit sur un champ sans horizon, qui n’avoit jamais rien produit. On y distinguoit à peine un coin reculé du ciel le contour indécis d’un astre immobile et obscur, plus immobile que l’air, plus obscur que la lumière qui règnent dans ce séjour de désolation. C’étoit le cadavre du plus ancien des soleils, couché sur le fond ténébreux du firmament, comme