Page:Nodier - Thérèse Aubert, 1896.djvu/67

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fait tourner le sang dans toutes les artères.

La paupière de Thérèse n’était pas tout à fait rabaissée sur la lettre de son père, que je savais déjà que ma destinée lui appartenait à jamais. J’osai la regarder alors parce qu’elle ne me regardait plus, et j’étais si faible pour mon bonheur que je redoutais presque le moment où sa lecture finirait. Je ne me sentais pas la force de supporter à si peu de distance deux émotions dont la première avait suffi pour inonder tous mes sens d’une férocité enivrante. Les biens de l’existence me semblaient mal répartis.

Thérèse était d’une petite taille, mais on ne s’en aperce-