Page:Nodier - Trésor-des-Fèves et Fleur-des-Pois, 1894.djvu/25

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de m'octroyer un de ces bons litrons de fèves que vous portez pendus à votre bâton, et qui suffirait à soutenir ma triste existence jusqu'à la majorité de mon aîné, que vous pouvez compter pour féal.

− Ceci, monsieur du hibou, s'écria Trésor des Fèves en détachant du bout de son bâton un des trois litrons de fèves qui lui appartenaient, c'est la dette de la reconnaissance, et j'ai plaisir à l'acquitter.

Le hibou s'abattit dessus, le saisit des serres et du bec, et d'un tire-d'aile il l'emporta sur son arbre.

− Oh ! que vous partez donc vite ! reprit Trésor des Fèves. Oserais−je vous demander, monsieur du hibou, si je suis encore loin du monde où ma mère m'envoie ?

− Vous y entrez, mon ami, dit le hibou ; et il alla se percher ailleurs.

Trésor des Fèves se remit donc en chemin, allégé d'un de ses litrons, et comme sûr qu'il