Page:Normand - La Muse qui trotte, 1894.djvu/248

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Au retour du théâtre, en son boudoir coquet !
Oh ! que de pantalons usés sur son parquet
À lui faire l’aveu de ma tendresse folle !
Ou bien, silencieux, sans la moindre parole,
À caresser des doigts, à dévorer des yeux
Le trésor parfumé de ses sombres cheveux !
Ah ! tendres souvenirs des premières années,
Fleurs d’amour que le temps a trop vite fanées !

Donc, notre passion brûlait de tout son feu,
Et nous aimant beaucoup, nous nous quittions fort peu.
Cependant, un beau jour, je dus, pour une affaire
Oubliée aujourd’hui, à coup sûr très vulgaire,
Quitter Paris pendant vingt-quatre heures au plus.
Pomponnette eut gros cœur, pauvre fille !… Et je lus
Dans ses yeux, où brillait une larme… réelle,
Un très profond chagrin de me sentir loin d’elle.

Je partais à minuit, par la gare du Nord.

« Va ! dit la brune enfant, tout en faisant effort