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Page:Normand - Soleils d’Hiver, 1897.djvu/154

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Les voilà, parmi les flamboiements éclatants
Que le soleil accroche au grand vase de cuivre,
Mourantes, et, n’ayant vécu que peu d’instants,

Déjà lasses de vivre.


Les tiges sans vigueur, prises d’accablement,
S’amoindrissent en leur courbure molle et lente ;
Le glorieux parfum devient perfidement

D’une âcreté troublante.


Les feuilles ont perdu le velouté soyeux
Dont s’enorgueillissait la splendeur de leurs charmes,
Et, par grappes, sur le tapis silencieux

Roulent comme des larmes.


Et voici qu’en un rêve étrange, je perçois,
Tel qu’un susurrement lointain d’eaux murmurantes,
Le son grêle et plaintif de très petites voix,

Les voix des fleurs mourantes…



— « Ma sœur ! ma sœur ! comme je tremble !
Fait une pâle rosé-thé ;
Ah ! viens plus près, viens… il me semble
Me réchauffer à ton côté ! »