Page:Normand - Soleils d’Hiver, 1897.djvu/60

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Mais, rasant le flot, hâtant sans fatigue
Leurs mouvements secs, trépidants, pressés,
En moins d’un instant, derrière la digue,
Les fins torpilleurs sont déjà passés.



Dans les heurts futurs des guerres navales
— Oh ! qui ne frémit rien que d’y songer ? —
Quand, se rencontrant, deux flottes rivales
À toute vapeur devront se charger,

Qui triomphera, dans cette mêlée
Où ruisselleront le fer et le sang,
Du noir torpilleur à tête effilée
Ou du cuirassé superbe et puissant ?

Du rempart blindé, de la mince écorce,
Qui des deux saura le mieux résister ?
Qui vaudra le mieux — l’adresse ou la force —
Pour porter les coups… ou les supporter ?

S’inclineront-ils, ces géants superbes,
Devant ces brûlots savants et subtils,
Ou, comme la grêle au milieu des herbes,
Aux premiers boulets les faucheront-ils ?