Page:Normand - Soleils d’Hiver, 1897.djvu/92

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Et sur ce tableau qui brille et rayonne

En tons éclatants,

Le sourire étrange et doux d’un automne

Qui serait printemps !



Chez un confiseur, à la devanture,

Soudain j’aperçois

Un bonhomme Hiver, couvert de fourrure,

Soufflant dans ses doigts.


Timide et fluet sous sa barbe blanche,

Son grand chapeau blanc,

Le bâton en main, la hotte à la hanche,

Les verges au flanc.


Que peux-tu bien faire ici, mon bonhomme ?

Sous ce ciel rosé

Tu me fais l’effet d’un vieil astronome

Très dépaysé.


Va ! dépêche-toi de fuir la Provence !

Et suis mon conseil…

Car voici ton nez qui déjà commence

À fondre au soleil !