Page:Nortet - Les catacombes romaines, cimetière de Saint-Calliste, 1903.djvu/19

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qu’une plaine désolée, où l’on ne retrouve le souvenir des grandeurs passées que dans les innombrables débris de marbre, de porphyre, de sculptures, mêlés à la terre du sol, en un chaos de fragments de briques et de poteries ? La main de Dieu a passé par là.

Mais pourquoi, à côté de la Rome nouvelle, régénérée par tant de générations chrétiennes, qui l’ont sanctifiée ; restaurée par tant de grands Pontifes, qui l’ont dotée de monuments, les plus splendides de l’Univers ; décorée par tant de génies incomparables, qui en ont fait le sanctuaire de l’art chrétien ; pourquoi, dis-je, la Campagne Romaine ne s’est-elle pas relevée, elle aussi, de ses désastres ? Plus d’une fois les Papes l’ont tenté, mais ils n’ont pu y réussir.

On pourrait sans doute en apporter bien des raisons plausibles, qu’il n’entre pas dans notre dessein d’exposer. On peut dire surtout que la mal’aria, ce triste produit des miasmes enfiévrés des Marais Pontins, fut de tout temps l’ennemi redoutable des champs, qui entourent la Ville éternelle. Mais peut être faut-il reporter plus haut nos pensées, et reconnaître que Dieu n’a