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d’importance des caractères, dont les zoologistes n’avaient eu jusque-là aucune idée. Les botanistes, à la vérité, les avaient entrevus. Bernard de Jussieu, en créant les familles des plantes, en avait eu le sentiment, et M. A.L. de Jussieu, son neveu, les avait mis en pratique dans un ouvrage de botanique dont toutes les branches de l’histoire naturelle devaient bientôt sentir l’heureuse influence[1]. Ainsi la méthode naturelle, si heureusement employée à la classification des végétaux par deux illustres botanistes français, poussa le génie de M. Cuvier à rechercher et à découvrir les principes de cette méthode applicables à la zoologie. Nous sommes d’autant plus fondés à le penser, que le jeune Cuvier avait approfondi, en botanique, les caractères des familles naturelles, et qu’il avait dessiné ceux d’un grand nombre de genres de ces familles, dans son exemplaire du Genera plantarum de Jussieu, dans lequel il avait fait intercaler des feuillets blancs à cet usage. Nous avons vu ce précieux exemplaire dans la bibliothèque de l’un de nos plus célèbres géomètres, auquel les sciences naturelles sont familières, et qui a long-temps vécu dans la plus grande intimité avec notre grand naturaliste. C’est dans un mémoire sur une nouvelle classification des mammifères, qu’il publia en commun avec M. Geoffroy, son cadet de deux années, qu’on trouve les premiers essais de la méthode naturelle appliquée à cette classe, et les principes généraux qu’on doit suivre en zoologie pour parvenir à ranger, d’après cette méthode, tout le règne animal. Ces principes sont aussi


  1. Mémoire sur une nouvelle division des mammifères, etc., lu à la Société d’histoire naturelle, le 1.er Floréal an 3 (20 Avril 1795), par les citoyens Geoffroy et Cuvier. Magas. encycl., tom. II, p, 167.
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