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simples que lumineux. Le premier, le plus fondamental peut-être, que Linnœus déjà avait établi, mais qu’il avait oublié quelquefois dans la pratique, « est que les genres doivent fournir les caractères et non les caractères déterminer les genres[1]. En généralisant ce principe, en l’appliquant aux ordres et aux classes, en ne perdant jamais de vue qu’un genre doit être fondé sur la grande majorité des rapports, et que les ordres ne doivent contenir que les genres qui ne diffèrent que par des rapports d’un degré inférieur, on arrivera sûrement à la découverte des groupes naturels de différens degrés. » Le second de ces principes est celui de la subordination des caractères, c’est-à-dire, la classification de ceux-ci en caractères primaires, secondaires, etc., suivant qu’ils sont tirés d’organes jouant dans la vie un rôle plus ou moins important, selon qu’ils ont conséquemment plus ou moins de valeur pour indiquer la totalité des vrais rapports naturels.

« Si nous considérons les divers organes d’un animal », lit-on plus bas, dans ce mémoire important pour l’histoire de la science, « nous en trouverons qui constituent son existence, considérée isolément ; d’autres qui la mettent en relation avec les autres êtres. Il est aisé de voir que ces derniers organes doivent céder aux premiers ; car l’animal est d’abord, et puis il sent et agit : or, l’existence, la vie de l’animal, dépend premièrement de la génération, qui la lui donne, et ensuite du mouvement réglé de ses fluides, qui la maintient. La génération et la circu-


  1. Magas. encycl., tom. II, pag. 167.