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couverte qu’il avait faite, déjà en 1798, de l’existence d’un sang rouge et des principaux vaisseaux sanguins dans les sangsues ; découverte qu’il étendit bientôt aux autres animaux de cette classe.

La plus importante amélioration dans sa méthode de classification, fut celle qu’il établit en 1812, par le rapprochement des classes qui composent le règne animal en quatre embranchemens principaux, représentant chacun un type ou un plan général, d’après lequel auraient été formés tous les animaux qu’il comprend. Avant cette nouvelle et grande vue, le règne animal était divisé en deux séries, celle des vertébrés et celle des animaux sans vertèbres. Mais ce dernier caractère étant négatif, n’avait, par cela même, aucune influence sur la composition organique de la seconde série ; il en résultait qu’elle était formée de plusieurs groupes d’animaux aussi différens entre eux que de la première série, et qu’on ne pouvait établir aucune proposition générale, commune à tous ces avertébroses, ainsi que les nommait M.Duchesne dès 1795.[1] Après de longues méditations sur cette difficulté, qui tenait à l’imperfection de la méthode, M. Cuvier finit par découvrir « qu’il existe quatre formes principales, quatre plans généraux, d’après lesquels tous les animaux semblent avoir été modelés, et dont les divisions ultérieures, de quelques noms que les naturalistes les aient décorées, ne sont que des modifica-


  1. C’est à A. N. Duchesne qu’on doit la première idée de cette division, et la réunion des insectes et des vers de Linné, ou des animaux dits à sang blanc, sous le nom d’avertébroses. Voyez son mémoire Sur les rapports des êtres naturels, imprimé dans le Magas. encycl. de Millin, etc., tom. VI, pag. 285 et suivantes.