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Page:Notre France - Coubertin.djvu/140

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notre france

lois sur le sacrilège, sur le « milliard des émigrés », sur le droit d’aînesse. Le voyage accompli par Charles x en 1827, au camp de Saint-Omer et dans les villes du nord n’en est pas moins triomphal ; et plus triomphal encore sera son voyage de 1828 on Alsace. Cette année-là, du reste, un grand changement s’est accompli dans la vie politique de la nation. Depuis janvier un libéral, M. de Martignac, est au pouvoir. Les mesures de tolérance se succèdent. Des préfets intransigeants ont été destitués ; les cours que professaient Guizot et Victor Cousin avaient été interdits ; on rend à ces maîtres aimés de la jeunesse, la liberté de la parole. Les ordonnances du 16 juin 1828 précisent encore la portée de l’évolution, car elles ont une saveur assez nette d’anticléricalisme puisqu’elles retirent aux Jésuites la direction des petits séminaires et restreignent l’influence de ces établissements en limitant, le nombre de leurs élèves. Enfin, l’expédition de Morée parachève l’œuvre émancipatrice de la France en Grèce.

Sur ces entrefaites, le cabinet propose un nouveau et réel progrès : la loi qui rendra électifs les Conseils communaux et départementaux, jusqu’ici à la nomination du gouvernement. Mais telles sont encore l’inexpérience politique des députés, l’indiscipline des esprits, la tyrannie des théories et des formules que, par suite d’intrigues et de calculs maladroits, le ministère est renversé. Le roi, dont ces dix-huit mois de gouvernement libéral ont encore accru la popularité, se croit dès lors en mesure d’imposer son favori. Il confie au prince de Polignac (août 1829), le soin de former un cabinet. À peine le cabinet constitué, chacun parle du « coup d’État » com-