Page:Nourrisson - De la liberté et du hasard, 1870.djvu/244

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répéter à propos de tout autre être ; car pourquoi se répandre en paroles dès qu’a lui l’évidence ? Nous ne disputons nullement des mots. Mais d’imaginer qu’on accorde plus aux animaux, dans les choses qui ont lieu par eux, qu’aux autres êtres relativement aux choses qui se font aussi par eux, alors qu’on ne leur réserve rien de plus que cette expression : en leur pouvoir ; c’est là ce qu’il faut reprocher à nos adversaires, en remarquant qu’ils se trompent eux-mêmes par une équivoque, ou qu’ils cherchent à tromper autrui. Ce n’est pas tout comment ne pas s’étonner de ce qu’ils se croient autorisés à professer que notre libre pouvoir consiste dans l’appétit et l’assentiment, d’où ils prennent motif d’accorder pareillement à tous les animaux ce libre pouvoir ? Le libre pouvoir, en effet, ne consiste pas, lorsqu’une perception se présente, à céder de nous-mêmes à la perception, et à nous porter par l’appétit vers l’objet de cette perception. Cela établirait et démontrerait tout au plus la spontanéité. Mais autre chose est la spontanéité, autre chose le libre pouvoir. La spontanéité