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Page:Nouveau manuel complet du boulanger du négociant en grains du meunier et du constructeur de moulins.djvu/43

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MALADIES DES BLÉS.

D’après les recherches les plus récentes des naturalistes, la nielle est causée par des animaux microscopiques d’une organisation semblable à celle des vers cylindriques qui vivent en parasites chez l’homme et les animaux vertébrés. Ce sont des Helminthes de l’ordre des Nematoïdes. Ces vers jouissent de la singulière propriété de pouvoir rester plusieurs années à l’état de dessiccation complète et de reprendre le mouvement et la vie lorsqu’on les humecte avec de l’eau, de pouvoir être desséchés de nouveau et ramenés ensuite à la vie jusqu’à huit ou dix fois. M. C. Davaine a présenté en 1855 à l’Académie des sciences, un mémoire très-intéressant sur ces vers, dont il décrit les mœurs, ainsi que la manière dont ils attaquent et détruisent le blé. Nous renvoyons à ce mémoire ceux que ce sujet peut intéresser.

Moyens propres à combattre la carte des Blés.

Nous avons déjà dit qu’il était aisé de reconnaître les pieds de blé carié, et nous en avons indiqué les signes ; les agriculteurs pourront donc se délivrer d’une très-grande partie de ce blé carié en faisant arracher ces plantes peu de temps avant la coupe du blé, et en les brûlant. Il est aussi un moyen secondaire, c’est de cribler, fortement et longtemps, ce blé dans de grands cribles de fil de fer.

Le lavage est encore un excellent moyen ; on sait que le blé carié surnage l’eau ; on doit donc mettre ce blé dans de grandes cuves munies d’un chantepleure ou d’un robinet, et verser sur ce blé de l’eau à 30 degrés centigrades, de manière à ce que le blé en soit recouvert d’environ 22 centimètres ; l’on remue le blé, on le laisse reposer, et l’on décante l’eau, dans laquelle surnagent les grains de carie. L’on renouvelle cette opération deux ou trois fois jusqu’à ce qu’on s’aperçoive que l’eau n’offre plus de grains de carie ; alors on jette sur le blé de l’eau froide, on le remue, et on fait écouler l’eau en ouvrant le robinet ou la chantepleure ; l’on renouvelle ces ablutions Jusqu’à ce que l’eau passe claire. Ces eaux de lavage sont plus énergiques, si elles sont acidulées par le vinaigre ou l’acide sulfurique, ou bien si elles contiennent en solution un peu d’alcali ou bien de chlorure de sodium (sel marin). Quelques agronomes ont recours à l’eau de fumier ; l’expérience nous a démontré que ce moyen facilitait le développement des grains de carie.

D’autres agronomes ont retiré de bons effets de l’emploi des corps gras, tels que les huiles animales et végétales, qui, en enveloppant de toutes parts les globules de la carie et les mettant à l’abri du contact de l’air et de l’humidité, empêchent