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doit les couleurs phisiques qu’à la masse moleculaire qui forme l’opacité et que la transparence n’est due qu’à la lumiére .

Dans les couleurs tittoresques du sujet qu’on veut teindre presente une surface blanche, c’est proprement l’effet de la lumiére, la partie colorante étant réguliérement distribuée sur toute la surface de la matiere qu’on veut colorer, elle presente à la lumiére un rayon analogue aux principes constituants qui varie cependant, a proportion suivant qu’il abonde en phlogistique, et c’est absolument le phlogistique qui produit l’ombre des couleurs tittoresques ; comme ce sont les molécules etrangéres à la lumiére qui font naître les couleurs phisiques. L’ombre est effacé dans l’un par la lumiére et dans l’autre il est detruit par les surfaces blanches que presente une etoffe quelconque et par la privation du phlogistique, et ce phlogistique est détruit par les acides.

Ainsi les surfaces blanches que présente une etoffe que son colore, jointes au principe acidulé, produisent le même effet sur les couleurs tittoresques, que la lumiere sur la couleur rouge des phisiciens. or Le phlogistique produit l’ombre des couleurs tittoresques comme les molécules etrangeres à la lumiére forment l’opacité dans la creation des couleurs Newtonniennes.

En suivant ce principe, on peut voir combien ce philosophe s’est trompé dans l’optique des couleurs ; et combien aussy le pere Castel à erré l’orsqu’il à voulu faire un livre notté ; on peut dire que tous deux ont fait un beau rêve. Cependant le dernier etoit beaucoup mieux fondé que le premier en n’admettant que trois couleurs primitives parcequ’il n’en existe pas davantage. Ainsi l’optique de Newton est donc faux puisqu’il ne peut exister sept couleurs primitives.

Newton n’ayant jamais examiné les couleurs que par un trou dans une chambre obscure à travers un prisme, ou ne les ayant spéculées qu’en philosophe phisiciens [sic], qu’au milieu des Nuées dans l’arc enciel ,il a crû joindre au sublime l’util et l’agréable et poser des principes