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nouvelles soirées canadiennes

« Et que sera-ce si nous continuons à les contempler, Paul après son martyr, Néron après son égorgement ? De celui-ci on ne connait plus même la tombe : Paul repose plus magnifiquement qu’aucun roi aux lieux mêmes où vainqueur il a élevé les trophées de son triomphe. Si la mémoire de Néron s’éternise, c’est dans la honte : celle de Paul traverse les siècles, et s’étend dans tout le monde, couronnée de vénération et d’amour. »

« Ô Paul, qui me donnera de tenir embrassé ton Corps, de m’attacher à ta tombe, de contempler la poussière qui fut ce corps où s’achevait la passion du Christ, où s’imprimaient les divins stigmates ; char triomphal qui portait l’évangile aux extrémités du monde ; organe du Christ, foyer des plus resplendissantes lumières, porte-voix sacré d’où s’échappaient des paroles terrifiantes aux démons, comme autant de tonnerres, et d’autres magnanimes comme celle-ci ; J’aspire à être anathème pour mes frères ! Paroles qui retentissaient sans honte ni défaillance devant les rois, paroles qui nous révélaient Paul et le Maître de Paul, paroles qui entraînèrent les captifs par milliers, purifièrent le monde, dissipèrent les maladies, chassèrent le crime et ramenèrent la vérité. Le Christ y résidait sans cesse, et, porté par elles dans le monde entier, elles lui étaient comme d’autres chérubins, et elles en étaient dignes, ces paroles que les objets chers