Page:Nouvelles soirées canadiennes, juil & août 1883.djvu/27

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
313
souvenirs de rome

au Christ remplissaient seuls, et dont le vol était sublime comme le vol des séraphins. Oh ! oui, je voudrais voir la poussière, les restes sacrés de cette bouche de Paul, révélatrice de plus liants mystères que n’en découvrit le Christ lui-même. Que n’opéra pas cette bouche ? Elle chassa les démons, remit les péchés, imposa silence aux rois, fit taire l’orgueil des philosophes, conquit à Dieu tout un monde de barbares ! elle faisait des sages, réglait tout sur la terre et dans le ciel, absolvait les uns, retenait à gré les autres dans les chaines ; exerçait partout la plus souveraine domination. Oh ! oui, je voudrais voir le sépulcre où reposent ces membres, armes de justice, armes de lumière, membres pleins de vie dans la mort, comme ils étaient morts autrefois en pleine vie ; membres sacrés animés de l’esprit du Christ, crucifiés au monde, organes et vêtements de Jésus-Christ, temple du Saint-Esprit et son divin sanctuaire. »

« Voilà ton vrai rempart, ô Rome, et plus sûr et plus inexpugnable que les forteresses et les plus profondes circonvallations. Ô Rome voilà pourquoi je t’aime ! »

« Je pourrais exalter ta vaste étendue, ton antiquité, ta magnificence, et ton peuple innombrable, et ta puissance, et tes richesses, et les merveilleux triomphes de tes larmes ; mais non, pour moi, ta gloire, c’est que Paul ait daigné