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Page:Nouvelles soirées canadiennes, juil & août 1883.djvu/4

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IMPRESSIONS.



Vous tous qui fléchissez sous le travail pénible des villes, fuyez, si vous le pouvez un temps, les brûlants tourbillons de poussière qui vous aveuglent ! Parias de la multitude, prolétaires de ces grandes agglomérations étiolées que l’on appelle cités, artisans, hommes de tous les métiers, esclaves de toutes les professions, plumitifs blêmis des bureaux, désertez le pavé en feu de vos rues, et volez à la campagne, ne fût-ce que pour vingt-quatre heures !

La campagne, c’est le séjour de tous les enchantements ; c’est le pays des resplendissants couchers de soleil et des superbes levers de lune ; c’est le rendez-vous des artistes aériens qui font entendre et jettent incessamment vers le ciel les harmonieuses combinaisons de leur incomparable musique ; c’est l’endroit où la forêt s’épanouit mystérieuse, prêtant la fraîcheur de ses ombres à la cascatelle qui bruit et soupire à ses pieds.

La fleur s’y pare de ses brillantes couleurs. Elle y exhale, en vous souriant, les parfums les plus pénétrants de sa corolle. Les émotions les