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Page:Nouvelles soirées canadiennes, juil & août 1883.djvu/56

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Des aîles !……………
Des aîles par dessus la vie
Des aîles par-delà la mort ?

(Ruckert.)


15 mai. — Voilà le mois de mai bien avancé, et nous n’avons pas encore vu le soleil.

Toujours de la pluie mêlée de neige, ou une brume presque aussi froide, presque aussi triste. Cela m’affecte étrangement.

Dans ce printemps sans éclat, sans verdure, sans poésie, sans vie, je vois si bien l’image de ma jeunesse.

Pauvre jeunesse ! Rien n’est triste comme le printemps quand il ressemble si fort à l’automne.

D’un jour à l’autre, je sens cela plus douloureusement. J’éprouve aussi un singulier besoin d’écrire. Que faire du trop plein quand l’on n’a d’intimité avec personne ? On ne peut tout garder au dedans : cela produit une fermentation trop dangereuse ou du moins trop douloureuse.

Si triste et si terne qu’il soit, le printemps n’est