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nouvelles soirées canadiennes

Souvent, je vois de pauvres oiseaux saisis, emportés par la tempête.

Mon Dieu, que deviendrais-je sans la prière, la prière qui calme, qui fortifie.

Oui, mais il faut prier avec un cœur sincère, et ne pas entretenir ce qui en nous aime le trouble, l’agitation, l’écume.


17 septembre. – L’inexprimable tristesse de la vie ne vient-elle pas du terne qui en fait le fond. La douleur passe mais le terne demeure. Et le cœur a des exigences si impérieuses, un si terrible besoin de vie et de bonheur. Sans doute, on sait quelle effroyable disproportion il y aura toujours entre nos désirs et ce que la chétive réalité peut donner. Cependant la seule apparence d’une joie vive nous séduit, et l’on reste un peu comme les enfants qui s’imaginent qu’en montant sur une montagne, ils toucheraient le ciel avec la main.


18 septembre. – Souffrir patiemment dissipe bien des fantômes. Il faut donc tâcher de bien souffrir. Puisque le cœur est le grand coupable, n’est-il pas juste qu’il soit aussi le grand pénitent ?


20 octobre. – N’est-ce pas une chose singulière comme des paroles qu’on a entendues toute la vie, nous touchent à certains moments.

Ce matin j’assistais à la messe et hélas, j’étais