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le comte de chambord

civile, il avait des idées qu’on dirait être l’énonce fidèle d’une thèse de théologie ou de droit canon : « Pleine liberté de l’Église dans les choses spirituelles, indépendance souveraine de l’État dans les choses temporelles, parfait accord de l’un et de l’autre dans les questions mixtes, tels sont les principes qui, au sein des sociétés chrétiennes, doivent, aujourd’hui plus que jamais, régler les rapports des deux puissances pour le bien de la religion et le bonheur des peuples. »

Nous ne pouvons parcourir ici tous les points de la politique du prince défunt, mais le peu que nous en avons dit doit suffire, il nous semble, pour la faire admirer.

Quelle grandeur de vue ! quelle sûreté de doctrine ! quel esprit chrétien ! quel magnanime désintéressement ! Oui, certes, il était beau le rêve de la France catholique et royaliste. Il était trop beau et ne devait pas s’accomplir… le Roi est mort ! « 

Il est mort loin de sa patrie, et reposera loin d’elle auprès de son noble aïeul Charles X.

Plus tard, la France entière — fasse le ciel que ce ne soit pas après des jours d’expiation et de deuil — élèvera sans doute un monument à l’illustre et infortuné fils de la Maison de Bourbon. Ce