Page:Nuitter et Tréfeu - La Princesse de Trébizonde, 1870.djvu/56

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–––––––Puis, voyez la malice,
–––––––Veut-on la prendre galamment,
–––––––Qu’entre les doigts elle vous glisse
–––––––Par un ressort d’échappement.
–––––––Elle vous dit papa ! maman !
––––––––––Si gentiment.
LE PRINCE, à Sparadrap.

C’est parfait ! cette passion naïve l’empéchera de penser à autre chose ! Je veux m’en servir !

SPARADRAP, au prince.

C’est un trait de génie.

LE PRINCE.

Ainsi, mon enfant, c’est à cette princesse articulée que tu tiens ?

RAPHAEL.

Pas à autre chose. Dès le lendemain, j’ai voulu la revoir. On ne savait plus ce qu’elle était devenue. Tout avait disparu. C’est aujourd’hui seulement que je l’ai retrouvée. Elle est ici !

LE PRINCE.

Ici ! ces nobles châtelains ont donc un musée ?

RAPHAEL.

Je ne sais pas, mais je l’ai vue ! Il me la faut ! Donnez-la moi !…

LE PRINCE.

Mais il peut y avoir des difficultés. Il faut prévoir un refus !

RAPHAEL, étourdiment.

Oh ! elle ne résistera pas !

SPARADRAP.

Elle ! ça se comprend ! Mais si on ne veut pas la céder !

RAPHAEL.

Alors je l’enlèverai !

LE PRINCE.

Comment ?

RAPHAEL.

Je veux dire… nous l’emporterons.

LE PRINCE.

À la bonne heure, et je sais bien comment !

RAPHAEL, à part.

Moi aussi ! je suis déjà convenu de tout avec Zanetta ! (Haut.) Et puis, papa ; s’ils ne veulent pas s’en séparer, vous pourriez les emmener.

LE PRINCE.

Comme tu y vas… Enfin c’est mon affaire ! D’ailleurs on ne me résiste pas à moi !