Page:O'Followell - Le corset, 1905.djvu/93

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

93

Lu jeune femme se fait habiller pour la sortie ou le dîner... une fille de chambre ajuste le corps échancré, serré des deux côtés, lacé dans le dos. La dame, qui se contemple dans l'éclat de son décolleté,est une créature de formes élégantes ; mais l'opulence de son buste est un adroit mensonge, car cette femme n'a pas plus les seins de la maternité que ne les avait naturellement la Pompadour. Le corsage est long, de ceux qui, avec l'ample panier (encore sous le rideau du porte-manteau) donnaient au corps fluet l'aspect d'un oranger en caisse... Dans un coffre ouvert, on aperçoit les nombreuses fanfioles de la toilette. (Racinet).

Fig. 74. — Corset du commencement du XVIIIe siècle (Musée de Gluny)

Si la belle s'admire en se disant : « Me voilà telle que la nature m'a faite » elle se trompe ; elle est aussi près de la simplicité primitive que la petite chienne assise à ses pieds ; aussi est-ce bien faussement que le chevalier de Nisard, écrivait, en 1727, dans une satire sur les cerceaux, paniers, criardes, et manteaux volans des femmes et sur leurs autres ajustements :

Est-il rien plus beau qu'un corset
Qui naturellement figure,
Et qui montre comme on est fait
Dans le moule de la nature.