Page:Octave Mirbeau - Dingo - Fasquelle 1913.djvu/222

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contrat de mariage à la femme… et puis parce que l’on ne tirerait pas un sou des meubles. Mais les frais montent, montent toujours et c’est ce qu’il faut.

Ce qui est plus sérieux, les oppositions pleuvent chez toutes les personnes qui emploient ou pourraient employer Piscot. Il en rit d’abord et dit en se claquant la cuisse :

— C’est ça… c’est ça !… Va toujours, bougre d’âne !

Mais les personnes qui emploient Piscot s’inquiètent. Elles redoutent les responsabilités. Elles expliquent :

— Tu es un bon garçon… un bon travailleur… Tu as besoin de vivre comme tout le monde… C’est sûr. Mais, qu’est-ce que tu veux, mon gars ?… L’huissier… le papier timbré… la justice… Brououu !… Ah ! non, tu sais !… Pas de ça chez nous… On ne te chasse pas, tu comprends ?… ne va pas croire qu’on te chasse, au moins ?… Mais tout de même, nous ne pouvons plus t’employer… Va travailler ailleurs…

— Voyons ! a beau répéter Piscot pour la millième fois… Je dois neuf francs…

— Je dis pas non… je dis pas non… C’est malheureux… Mais va travailler ailleurs…

Ils ne veulent rien entendre…

Maintenant, il n’a presque plus d’ouvrage…