Page:Oeuvres de Camille Desmoulins - Tome 1.djvu/572

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 182 —

mois avant ses trahisons de la Belgique ; il verra qu’on n’a rien ajouté depuis à ce portrait.

Et d’Orléans dont il me fait encore le complice, qui ignore que c’est moi qui l’ai dénoncé le premier ? que les seuls écrits sur cette faction que les jacobins ont fait imprimer, distribuer, c’est moi qui les ai faits ? Saint-Just ne se souvient-il plus de mon Histoire des Brissotins ? La vengeance peut-elle être aveugle ? Je suis complice de Dumouriez, de d’Orléans ; et personne n’a dénoncé plus que moi ces deux hommes ! quelle scélératesse ! quelle impudeur ! C’est Barère, tuteur de Paméla, qui m’accuse d’être de la faction d’Orléans !

Il y eut une faction, M. Saint-Just, pour mettre d’Orléans sur le trône ; il y en eut une autre pour les Bourbons ; il y en eut une autre pour la maison d’Hanovre. À vrai dire, la seule faction qu’il y a maintenant, c’est celle des feuillants, des hébertistes, tous rangés sous la même bannière que Pitt, pour recommencer en bonnets rouges l’ancienne guerre de Pitt, des feuillants, des brissotins contre les républicains, les vieux cordeliers et la montagne. Ils se croient déjà sûrs de leurs victimes. Hier n’avons-nous pas vu sous le tribunal cinq membres du côté droit rire ici à notre enterrement ! Mais avant que de périr il faut que je serve encore une fois la Ré-