Page:Oeuvres de Camille Desmoulins - Tome 1.djvu/97

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ticle, et puis il se demandait : « Qui a écrit « cela ? » ■ — « Marat. » — <• Marat ! à ce nom, « la terreur se dissipe… on respire, » ajoutait-il. D’autres fois, Camille persiflait son confrère d’un ton aigre-doux. Ainsi, lorsque Y Ami du peuple demandait ses cinq ou six cents têtes, Gamdle lui répondait : « Très bien, Marat ! Mais je crois que tant de monde bon à pendre n’est pas également bon à lanterner. Au moins, devriez— vous faire un appel nominal de ces cinq à six cents coquins, afin de ne pas répandre la consternation dans toutes les familles. — Pour moi, vous savez qu’il y a longtemps que j’ai donné ma démission de procureur général de la Lanterne. Je pense que cette grande charge, comme la dictature, ne doit durer qu’un jour et quelques fois qu’une heure. »

\lAmi du peuple bondissait sous les traits de Camille, comme le bœuf sous la piqûre du taon, et il ne cessait d’invectiver le journaliste picard.

Dans le n° 73 de ses Révolutions, Camille annonça, en termes bienveillants, du reste, que Marat succombant au découragement, avait demandé un passe-port pour aller exercer l’apostolat de la liberté en Angleterre. L’exemplaire qui parvint à Y Ami du peuple, disait. — on ne sait comment, — apostat au Heu à ! apostolat. La faute d’impression était si évidente que personne ne pouvait s’y mépren-