Page:Oeuvres de Walter Scott,Tome I, trad Defauconpret, 1830.djvu/469

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venaient beaucoup du caractère des aventuriers de Froissart, ou des condottieri d'Italie.

Note 2. — Paragraphe v.

Nous allons donner ici une idée de la chanson du soldat, telle qu’elle est dans l’original : peut-être la trouvera-t-on déplacée dans un poëme ; c’est l’opinion de quelques critiques. Cependant elle se chante dans un corps-de-garde ; ce n’est peut-être pas le cas de dire : Non erat hic locus.

«Notre vicaire prêche toujours que Pierre et Paul ont maudit le verre plein; il prétend qu’il n’y a que colère et désespoir dans un broc, et que tous les sept péchés mortels sont renfermés dans un flacon de vin des Canaries : mais, Barnabé, verse ta liqueur; buvons sec; et au diable le vicaire!

«Notre vicaire dit que c’est se damner que de pomper la rouge rosée qui colore la jolie bouche d’une femme : il dit que Béelzébut se cache en tapinois sous son fichu et qu’Apollyon lance des traits par son œil noir : mais, Jacques, n’en donne que plus vite un baiser à Gillette , jusqu’à ce qu’elle fleurisse comme une rose, et au diable le vicaire !

«Notre vicaire ne cesse de prêcher..... Et pourquoi ne précherait-il pas? il reçoit les honoraires de sa cure pour prêcher. C’est son devoir de blâmer les laïques qui violent les lois de notre mère l’Eglise. Allons, mes braves, vidons nos brocs , buvons à la tendre Madeleine; et au diable le vicaire ! »—Ed.

Note 3. — Paragraphe vi.

Les jongleurs avaient plusieurs aides pour rendre leurs spectacles aussi attrayans que possible. La fille de joie ( the glee-maiden ) jouait toujours un rôle nécessaire; c’était elle qui dansait et sautait; aussi la version anglo-saxonne de l’évangile de saint Marc dit qu’Hérodias exécuta des danses devant le roi Hérode. Il paraît que ces pauvres filles ont été, jusqu’à une époque récente, les esclaves de leurs maîtres : voici une pièce qui semble le prouver ; elle est rapportée par Fountainhall.

« Reid le jongleur poursuivait Scott de Harden et sa femme, pour lui avoir dérobé une petite fille appelée la sauteuse, qui dansait sur sou théâtre. Il réclamait des dommages, et il produisit un contrat qui certifiait qu’il l’avait achetée à la mère pour trente scots (monnaie d’Ecosse). Mais nous n’ayons point d’esclaves en Ecosse, les mères ne peuvent vendre leurs enfans. La jeune fille risquait de périr dans son métier de sauteuse, d’après les consultations des médecins et elle refusait de retourner auprès de son maître.

«Supposé qu’elle fût seulement apprentie, on aurait pu citer la loi de Moïse, qui dit : — Si un serviteur vient vous demander un refuge contre la cruauté de son maître, vous ne le livrerez pas. — Les juges, renitente canceliario, donnèrent gain de cause à Scott de Harden. »

Les grimaces du singe le rendirent bientôt un acteur indispensable dans la troupe ambulante du jongleur. Dans son Introduction à la Foire de Saint-Barlhélemy Ben Johnson annonce qu’il n’a dans sa foire ni bateleur ni singe bien élevés comme ceux qui dansent sur la corde, pour le roi d’Angleterre, et s’asseyent sur leur derrière, pour le pape et pour le roi d’Espagne.

Note 4. — Paragraphe xiv.

Il y a plusieurs exemples de personnes tellement attachées à des airs particuliers, qu’elles ont demandé à les entendre sur leur lit de mort. C’est ce qu’on raconte d’un certain laird écossais, d’un barde du pays de Galles , etc.

Mais l’exemple le plus curieux est celui que Brantôme nous fournit au sujet d’une fille d’honneur de la cour de France, appelée mademoiselle de Limeuil.