— C’est lui ! c’est bien lui ! s’écria le docteur… Du reste, il n’y avait que lui qui pût peindre cette Résurrection.
— Vous connaissez ce jeune homme, monsieur ? demanda le prêtre. Oh ! si vous vouliez nous apprendre…
— Qui il est ? Je ne le dois pas, puisqu’il veut rester ignoré. Mais j’ai le droit de vous dire que celui qui a travaillé pour vous est une des jeunes gloires de l’école française… Mais je le verrai… Où est-il ?
— Absent pour quelques jours.
— Absent ?… Et nous partons demain !… N’importe, il faut que je laisse, pour lui, une trace de mon passage.
Il prit le crayon de son portefeuille et, s’apprêtant à écrire sur la muraille blanchie à la chaux, il dit :
— Vous permettez, monsieur le curé ?
— Faites, monsieur, répondit le prêtre.
L’étranger, alors, au-dessous de la Résurrection peinte par Pierre, traça ces simples mots : Et idem resurrexit Petrus… Et au-dessous il signa : «Davidoff», puis ce tournant vers le curé :
— Quand il reviendra, montrez-lui cette inscription, il saura ce qu’elle veut dire.
Il salua le prêtre, rentra à l’auberge, et dit à son compagnon :
— Mon cher comte, vous avez eu tort de ne pas sortir avec moi, vous avez manqué quelque chose de très curieux.
— Et quoi donc ?
— Je vous conterai cela, quand nous serons à bord. Ici, c’est un secret.
Les deux voyageurs allumèrent leurs cigares, montèrent en voiture et partirent.
Le surlendemain, Pierre revint de son excursion avec le beau-frère d’Agostino ; il rapportait de jolies boucles d’