Page:Ohnet - L’Âme de Pierre, Ollendorff, 1890.djvu/202

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rougeâtres et de torrents écumeux. Point de bergers armés de leur fusil, perchés sur un tertre, et surveillant, avec un air altier et grave, le parcours de leurs moutons épars ou de leurs chèvres indisciplinées. Mais des paysans à la fois pesants et actifs, poussant le long des sillons bruns leurs paires de grands boeufs blancs attelés à la charrue. Et des plaines couvertes de moissons, sur les coteaux, des vignes lourdes de raisin, des forêts d’un vert puissant, coupées de routes gazonnées aux longues et fraîches perspectives. C’était la France du centre, avec ses sévères beautés, et non plus la molle et rayonnante Provence, ou la sauvage et grandiose Corse.