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LA VILLE ENCHANTÉE

tenir tête à l’impulsion mystérieuse qui nous avait mis dehors. La foule s’amassait autour de nous dans la lumière incertaine.

Mais bientôt, coup sur coup, à trois reprises, un bruit sec se fit entendre. Là devant nous, et dans les ténèbres, lentement, doucement, à notre nez, si j’ose dire, et comme poussés par des mains sûres de leur fait, les deux battants de la grande porte Saint-Lambert et la poterne, tournèrent sur leurs gonds et se refermèrent. D’un bond instinctif nous nous précipitâmes pour les arrêter. C’était trop tard. Alors je me cognai désespérément contre la porte. À quoi bon ? Elle aurait défié toutes les forces humaines. Plus tard, on m’a dit que je m’étais répandu en cris, en supplications : « Ouvrez, ouvrez, au nom de Dieu. » Est-ce vrai ? Je n’en sais rien, mais je me souviens