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LA VILLE ENCHANTÉE

Étrange situation que la nôtre ! Nous autres Français, nous n’avons plus grand’chose à apprendre sur les horreurs de la guerre et de l’état de siège. Nous savons trop, par expérience, comment nous comporter en de pareils cas. Mais être refoulé par des forces irrésistibles, mais être plantés là tout près de nos propres maisons et les portes de notre ville fermées devant nous, mais avoir à affronter, quoi donc ? rien, personne, le brouillard, le silence, les ténèbres ; en vérité c’est de quoi paralyser les plus braves. De fait, plusieurs perdirent tout à fait la tête, et coururent porter la nouvelle aux villages voisins où, comme on nous l’a dit plus tard, on les accueillit en se moquant d’eux. D’autres n’avaient même pas la force de se mouvoir et restaient assis, les jambes pendantes, figés dans la contem-