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LA VILLE ENCHANTÉE

donc peu de chose ! Ainsi les miens venaient à moi, mon enfant, et, avec elle — un je ne sais quoi m’en assurait — mon cher père, et, parce que je les avais vus mourir tous deux, j’avais peur. Je me cachai la tête dans les mains. Alors, je crus entendre un frisson, un souffle, un de ces longs, longs soupirs où se soulage parfois une indicible tristesse. Instinctivement, je levai les yeux, je regardai. Il n’y avait rien, rien que la rivière blanche nettement coupée par une digue de ténèbres.

Si Agnès avait été là, elle aurait vu notre enfant, elle aurait reconnu sa voix ; moi, non. Et ceux qui auraient voulu me parler, ceux qui m’aimaient, ils avaient soupiré, ils étaient partis. Si la honte et l’orgueil ne m’eussent retenu, j’aurais couru à la Clairière pour y cacher mon agonie, l’agonie d’un