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LA VILLE ENCHANTÉE

pas. Mais ce conte m’obsédait pendant que nous faisions indéfiniment le tour de Semur, comme une procession de fantômes, l’oreille violemment tendue pour distinguer ces voix, ces voix familières et cependant si étranges. Et comme il me revenait à la mémoire que ces anciens assiégeants avaient sonné de la trompette et précipité par ce moyen la ruine de la ville assiégée, moi qui suis connu pour un homme de sens — est-ce vraiment bien possible ? — je me risquai à proposer à mes compagnons un expédient de ce genre. Que voulez-vous ? nous avions tous perdu la tête. En m’écoutant, M. le Curé me fixa d’un air de reproche : « Est-ce bien M. le Maire, dit-il, qui se permet de manquer ainsi de respect à la religion ? » Moi, manquer de respect à la religion, rien n’a jamais été plus loin de ma pensée, et moins encore en de