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LA VILLE ENCHANTÉE

de manière à ne perdre aucune de leurs paroles. Mais non, j’étais comme un enfant qui ne cherche pas à comprendre les paroles qui le bercent, sans curiosité et sans crainte près de la tendresse qui veille sur lui. Un remous, un frisson, un silence soudain de toute la ville me réveilla de cette douce torpeur. Je sortis en hâte pour voir ce qui arrivait. La foule autour de moi se courbait sous le passage, rapide et dominateur, d’un être invisible. Leur maître à tous, sans doute, et dont la voix souveraine m’épouvantait. De ce qu’il proclamait à la foule, je n’ai compris que ces quelques mots : « Même si les morts ressuscitent, ils ne croiront pas. » Mais déjà il n’était plus là. J’entendis un vaste murmure qui ne tarda pas à s’éteindre, puis je perdis connaissance.

Quand je revins à moi, je me trouvai sur