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LA VILLE ENCHANTÉE

tains jours de fête, nous étions juste quatre personnes à la messe, quatre femmes, bien entendu. Je l’avais dit bien souvent : c’était là plus qu’il n’en fallait pour faire sortir les morts de leurs tombes… Hélas ! hélas ! ils en sont sortis.

Bien qu’il m’en coûte extrêmement, je dois reconnaître que je ne suis pas de celles qui les ont vus. Je me suis demandé souvent pourquoi cette faveur m’était refusée. Jamais il ne m’est arrivé, même en rêve, de revoir ceux que j’ai perdus. Il me semble pourtant que je les ai aimés avec autant de cœur que les autres. Je les ai soignés, je suis restée seule jusqu’à la dernière minute, auprès de leur lit de mort. C’est moi qui ai fermé leurs paupières. Mon Dieu, mon Dieu, que de fois j’ai vidé cette coupe jusqu’à la lie ! Et cependant, jamais, jamais, il ne m’a