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LA VILLE ENCHANTÉE

acheva de me décider, je ramassai toutes mes forces et je suivis le cortège qui déjà se mettait en route. Mais laisser mon fils seul en présence du ciel courroucé, non, jamais de ma vie je n’ai tant souffert. Qu’importe ? Comme lui, j’avais un devoir à remplir et je ne voulais pas qu’il eût honte de sa mère.

Je puis bien dire que sans moi la petite troupe ne serait jamais arrivée jusqu’à la Clairière. À chaque pas, je croyais qu’ils allaient rebrousser chemin. Bientôt gagnés par le découragement de leurs mères, les petits enfants avaient perdu leur entrain. Pour moi, quand j’ai pris une résolution, je vais droit au but, coûte que coûte ; mais les femmes d’aujourd’hui n’ont plus de courage. Elles s’égrenaient sur la route et restaient là, immobiles à pleurer et à regar-