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LA VILLE ENCHANTÉE

mort mon pauvre mari. — Mère, me dit-elle, en serrant ma main sur son cœur, il n’est pas mort, il est à Semur. » Que Dieu me pardonne, mais, en entendant ces paroles, un frisson de colère me secoua de la tête aux pieds. Elle l’avait donc vu, elle, et moi je n’avais rien vu. Je lui répondis sèchement qu’il me suffisait à moi de savoir que mon pauvre mari était au ciel et que j’offrirais à ces pauvres gens la chambre où personne n’avait plus couché depuis sa mort. Le reste du voyage fut affreux. La plainte des enfants ne s’arrêtait pas, moins pénible cependant pour nous que la désolation muette des femmes. Lorsque enfin nous arrivâmes à la Clairière, je n’en pouvais plus. Mes vieilles jambes qui ont perdu l’habitude des longues promenades pliaient sous moi. Mais je n’avais pas le droit de