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LA VILLE ENCHANTÉE

les lèvres, le même geste crispait les mains désolées. Pas de parole. À quoi bon ! Nous savions bien ce qu’elles avaient vu.

Une d’elles, la femme de Riou, m’avait touchée plus encore que les autres par sa douceur et son dévouement silencieux. Son lit était près du mien. Elle ne dormait guère plus que moi et souvent je la voyais qui se levait, sans bruit pour courir à la fenêtre. Puis elle revenait lentement et se recouchait en étouffant un long soupir, toujours le même. Pourtant elle ne perdait pas confiance. Peu à peu une sorte d’entente affectueuse s’était établie entre nous deux. Nous nous comprenions. Si l’une était occupée et l’autre libre, celle-ci descendait vite sur la terrasse en jetant à l’autre un regard qui voulait dire : j’y vais. Quand c’était Mme Riou qui allait voir, je lui faisais