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LA VILLE ENCHANTÉE

mais pas comme toi. » J’étais forte maintenant et je regardais enfin sans la moindre révolte cette vérité qui m’avait fait tant souffrir. J’ai eu mon jour aussi, mais il est passé. Que la volonté de Dieu soit bénie ! Je ne pensais plus qu’à leur amour à tous deux, qu’au besoin qu’ils ont l’un de l’autre.

« Encore une fois, prends garde, ma fille, ne risque pas le bonheur de mon fils. »

Elle s’était levée déjà, légère et souriante. Elle me baisait les mains pour me dire adieu.

« Je pars, je vais lui porter du linge et des provisions et je lui dirai que vous ne faites que penser à lui.

— Mais tu es folle. Ces gros paniers sont trop lourds pour toi.

— Non, non, je suis forte. J’ai honte de ne pas l’avoir fait plus tôt. »