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LA VILLE ENCHANTÉE

lorsque lentement, et par degrés insensibles, la lumière se montra. Un fantôme, une ombre pâle de nos splendides matinées de juillet, je n’oublierai jamais l’étrange couleur de cette lumière. Le baromètre n’avait pas baissé. Il ne pleuvait pas, mais une brume grise enveloppait la terre et le ciel. J’entendis des personnes dans la rue qui disaient, et je crois que les mêmes mots me vinrent aux lèvres : « Si nous n’étions pas au cœur de l’été, on croirait qu’il va tomber de la neige. » Nous avons souvent de la neige en Haute-Bourgogne et nous savons d’expérience par quels signes elle s’annonce. Je ne dirai rien de l’effet déprimant que produisait sur moi cette brume grise. Mes amis ont souvent remarqué l’acuité de mes sensations et, dans l’occurrence, je ne sais quelle nervosité instinctive me faisait appré-