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et ensuite à Antioche. Quelle puissance du Saint-Esprit, quelle joie, quel amour, quelle simplicité ! Alors l’église était composée de chrétiens, et tous les chrétiens étaient de l’église. « Ils persévéraient tous dans la doctrine des apôtres, dans la communion, dans la fraction du pain et dans les prières » (Act. II, 42).

Le Nouveau Testament nous dit peu de choses sur le culte des premiers chrétiens[1]. La cène paraîtrait en avoir été le centre visible. Il n’y avait point alors de sacrements, c’est-à-dire de serments[2]: il y avait le baptême et la

  1. Voir la Recherches bibliques sur le culte des chrétiens/note B, à la fin.
  2. C’est là ce que signifie le mot sacrement, mot qui, à lui tout seul, renverse l’Évangile de grâce. Cette malheureuse expression provient de la manière, plus qu’arbitraire, dont les anciennes versions latines, savoir l’Italique et la Vulgate, ont traduit Éph. V, 32 : « Ce mystère est grand (l’union de Christ et de l’Église) » et qu’elles ont rendu par « ce sacrement est grand (sacramentum hoc magnum est). » Et comme on a cru voir ici le mot sacrement appliqué au mariage, on s’est cru par là autorisé à faire du mariage un sacrement, et on a aussi appelé sacrements le baptême et la cène.
    Le premier endroit du Nouveau Testament où l’Italique ait fait usage du mot sacramentum pour traduire le mot grec mustèrion est Rom. XVI, 25. Puis dans l’épître aux Éphésiens, l’Italique et la Vulgate emploient sacramentum. Mais dans la suite on trouve des différences qui ne paraissent fondées sur rien. Ainsi dans Col., I, 26, les deux versions portent mysterium, tandis que dans le verset suivant l’Italique a mysterium et la Vulgate sacramentum. Dans Col. II, 2 et IV, 3, les deux versions ont mysterium, de même que dans 2 Thess. II, 7. En revanche, dans 1 Tim. III, 9, l’Italique a sacramentum et la Vulgate mysterium. Puis au verset 6 toutes les deux portent sacramentum.
    Enfin dans Apoc. I, 20 et XVII, 7, les deux versions emploient sacramentum, tandis que dans Apoc. X, 7 et XVII, 5, les deux traductions portent : l’Italique sacramentum et la Vulgate mysterium. Il est au moins fort extraordinaire de trouver dans Apoc. XVII, 5, le mot sacrement (in fronte ejus