Page:Olympe de Gouges - Le Cri du sage.pdf/3

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O temps heureux conſidérés de nos jours comme des ſiécles fabuleux, puiſſiez-vous renaître parmi nous, redonner l’énergie qui manque aux François, & les rendre encore une fois redoutables à tous les Peuples !

Je veux examiner d’où part la ſource du vice, puis-je la reconnoître ſans trahir à la fois mon ſexe & mon caractère. L’effort eſt pénible ; & quoiqu’il puiſſe m’en coûter de dévoiler ce ſexe qui s’eſt lui-même démaſqué, je le trahirai dans ce moment pour le ſervir un jour.

O Femmes ! Qu’avez-vous fait ? Qu’avez-vous produit ? avez-vous pu croire qu’en vous jettant à la tête des hommes, vous conſerveriez votre empire ; il eſt détruit, & vos graces naturelles ont diſparu avec cette noble pudeur qui rendoit jadis les femmes ſi touchantes & ſi cheres à leurs yeux.

Vous avez abandonné les renes de vos maiſons, vous avez éloigné vos enfants de vos ſeins maternels ; livrés dans les bras de ſerviteurs corrompus, ils ont appris à vous haïr, à vous mépriſer.