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Page:Omar Khayyám - Rubba'Hyyat, Charles Grolleau.djvu/24

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qui limite son pouvoir, au double point de vue de l’expression et de la transmission universelle.

De l’aveu même de ceux qui nous apportent ses indicibles messages, les plus beaux vers ne sont qu’un faible écho des harmonies qu’ils ont perçues.

Que dirons-nous donc, lorsque, reprenant l’œuvre à son tour, le traducteur en change la forme native et prétend nous en conserver la beauté ?

Besogne ingrate, s’il en fut jamais.

Par quel sortilège est-il possible qu’une étude fervente nous initie à la beauté extérieure comme à celle intime et essentielle d’un chef-d’œuvre en langue étrangère, et que, devenus conscients de l’émotion subie, pouvant l’ana]yser et en disserter, nous ne puissions la restituer dans notre langue maternelle, intégrale et non déformée ?

Faut-il conclure de cette faiblesse à l’inanité