Page:Opere inedite o rare di Alessandro Manzoni, volume III, 1887.djvu/22

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qu’illusoire si après avoir étranglé ce que j’aurais à vous dire sur cette application de votre doctrine, j’en entamais d’autres semblables sur des sujets différens. Car je vous assure que j’aurais bien à dire sur cette applicabilité de votre doctrine ; et en vérité je ne saurais pas si vos leçons sont plus importantes pour ce que l’on y apprend directement de tout-à-fait nouveau, ou pour le moyen que l’on y trouve d’arranger ce que l’on avait déjà observé : on avait sur telle et telle autre matière une cohue d’idées dans sa tête ; on s’en fait un régiment. Je sors donc de ce sujet, et j’en sors d’autant plus facilement que je me trouve naturellement amené à vous parler d’une autre impression également forte qui m’est restée de vos doctrines : c’est celle de leur extraordinaire généralité. C’est encore une chose qui vous distingue éminemment, lorsque vous avez raison (voyez vous ici paraître un petit bout d’oreille de la seconde partie ?) de presque tous ceux qui ont raison : c’est que vous l’avez dans un champ extraordinairement vaste, sur une grande quantité de points à la fois. Il en est qui déduisent raisonnablement, ingénieusement telle morale, telles institutions, etc., de telle philosophie ; qui font naître telle philosophie de telles circonstances intellectuelles, politiques, physiques même ; qui ramènent un effet, quelques effets à une cause qui ne paraît pas du tout prochaine, et que l’on trouve véritable. Vous, les causes des autres sont pour vous des effets communs de causes bien plus vastes, les genres des autres deviennent, dans votre ensemble, des espèces. Ils font voir que tel individu, que tels individus appartiennent à telle famille ; chez vous cette famille même est placée dans une classe immense, à laquelle d’autres familles appartiennent et par les mêmes raisons on est rappelé à l’ensemble par les détails quelquefois les moins remarquables, comme l’on songe à tout plein de détails lorsqu’on examine un principe