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chez les chaldéens

Les sept maîtres infernaux qui figurent dans cet exorcisme magique, sont les plus grands désastres qui puissent frapper l’homme.

Le texte énumère la mort, le malheur, et les veillées qui, selon l’usage oriental, finissent ou commencent la journée fatale ; puis les représentants de la vendetta, la peste, le tremblement de terre et la foudre.

Le désastre, cité en 6e  lieu, est précisément mis en rapport avec la Déesse de l’Enfer ; la colère d’Allat produit les secousses terrestres.

L’esprit des Dieux supérieurs est invoqué pour conjurer l’effet de tous ces maux ; parmi ces divinités paraît aussi Istar, nommée celle qui éclaire les nuits. C’est la Venus Urania d’Hérodote, représentée par la planète qui porte son nom. Dans le chant magique, dont nous venons de donner la traduction, il perce également l’antagonisme des Déesses, que nous dépeint le récit de la descente d’Istar aux Enfers.

Jules Oppert.

    Les sept dieux malfaisants. — Les sept fantômes mauvais. — Les sept fantômes de flamme malfaisants. — Les sept dieux du ciel. — Les sept dieux de la terre. — Le démon mauvais, le alal mauvais, le gigim mauvais, le telal mauvais, le dieu mauvais, le maskim mauvais.

    Esprit du ciel, souviens-t’en ! Esprit de la terre, souviens-t’en !
    Esprit de Moul-ge, roi des contrées, souviens t’en !
    Esprit de Nin-gelal, dame des contrées, souviens-t’en !
    Esprit de Nin-dar, fils du zénith, souviens-t’en !
    Esprit de Thiskou, dame des contrées, qui brille dans la nuit, souviens-t’en !

    Cette traduction de M. Lenormant, faite en s’appuyant surtout sur le texte « accadien, » est, en effet, antérieure à ma traduction française faite sur l’assyrien. Mais bien des mots et bien des phrases en avaient été établis par moi, par d’autres documents. Mon savant ami partagera mon avis sur l’utilité de la préexistence d’une version quelconque pour l’intelligence de l’accadien. Pourtant, cette imperfection, inséparable de toute science naissante, ne préjuge rien sur les progrès certains que fera l’étude du sumérien, et à laquelle profiteront assurément les travaux de M. Lenormant. Vouloir rejeter tous les résultats, à cause d’un nombre plus ou moins considérable d’analogies erronées, et qui, après tout, n’intéressent pas le fond de la question, serait puéril, sinon de la mauvaise foi. On est en bonne voie ; en cela le sumérien est mieux partagé que ne l’était naguère le chypriote, par exemple. Et même là, les tentatives malheureuses de M. Halévy n’ont pas empêché des savants instruits et pénétrants d’y reconnaître un dialecte grec.