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Page:Oppidum de Bibracte - 1876.djvu/12

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tions rivales. La cavalerie éduenne, sous les ordres de Litavic et de ses frères, s’étant mise en marche pour rejoindre César au siége de Gergovie, les chefs résolurent de faire passer leurs troupes non à l’attaque mais à la défense de la place. César, informé de ces menées, déjoua le complot : Litavic — l’un des auteurs de la conspiration — put seul échapper aux Romains et passa à l’ennemi — avec son escorte ; car, dit l’auteur des Commentaires, il est sans exemple qu’un client gaulois abandonne son chef en péril de mort.

L’échec des Romains au siége de Gergovie fut un encouragement pour le parti qui leur était hostile, et l’insurrection s’étendit par toute la Gaule.

Après la levée du siége et tandis que César descendait la rive gauche de la Loire pour rallier Labicus, Litavic gagna rapidement la route de Bibracte, et fut reçu par les Éduens : — Litavicum Bibracto ab Eduis receptum[1]. — Le vergobret et le sénat ne tardèrent point à l’y rejoindre.

César apprit cette nouvelle avec une inquiétude qui perce à travers son style, en dépit de sa concision, et, comme pour se justifier de ne point marcher sur Bibracte, il prononça ces mots qui marquent bien la position imprenable de cette forteresse et l’impossibilité d’un siége : Bibracte… quod est apud eos oppidum maximæ auctoritatis.[2]

  1. Cæsar, Bell. Gall. VII, 55.
  2. Cæsar, Bell. Gall. VII, 55.