Page:Oraison funèbre de très haute et puissante Dame, Madame Justine Pâris, 1884.djvu/37

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geoise, et la femme de qualité quelquefois en cuisinière.

Un ami qui m’accompagnait, m’expliqua ce que signifiaient toutes les sortes d’habillements que nous y vîmes.

Il n’est qu’à Paris, frère Eustache, où l’on trouve de ces raffinements favorables à tant de supercheries qui s’y exercent. Les bordels de Londres, de Venise, de Rome, de Naples, n’approchent pas de l’endroit dont je te fais la description. Les personnes qui les tiennent dans ces capitales sont bien éloignées de l’esprit de ruse, d’intrigue et de scélératesse que possèdent si supérieurement les entremetteuses de Paris, et surtout celle dont je te parle.

Pour mieux te mettre au fait, l’ami, mon conducteur fit ouvrir une armoire, dans laquelle nous aperçûmes, avec le plus grand étonnement, une porte, mais sur laquelle il y avait un scellé.

Ne pouvant rompre le sceau de la justice, il me dit que cette porte rendait dans un appartement d’une maison voisine, où elle était recouverte d’une semblable armoire, de sorte que ceux qui y entraient ne se doutaient en rien de la communication : que cet appartement était occupé par un marchand de tableaux, de curiosités, etc. chez lequel tout le monde pouvait entrer sans scandale ; dont la maison d’ailleurs à porte cochère et dans une autre rue (la rue Saint-Sauveur, dans laquelle se rend la rue des Deux-Portes, où était la maison de l’infâme Gourdan) ne laissait soupçonner en rien l’objet de la venue des personnes qui s’y rendaient.

Ce marchand était d’intelligence avec la Maqua,