scrupule à toutes les observances de la foi religieuse des Sikhs ; tous les jours il se fait lire le Granth par les gourous ; il est généreux et charitable pour les faquirs et les hommes qui ont acquis une réputation de sainteté. Enfin il est superstitieux à l’excès, il se livre facilement à de fantastiques imaginations sur sa destinée et sa fortune, et jamais il ne manque de consulter ses astrologues avant de rien entreprendre d’important.
Le fait le plus remarquable de la politique et du gouvernement intérieur de Randjit Singh, c’est le manque absolu de tout ce qui ressemble à un système ou à des principes d’administration. Sa carrière a été celle d’un usurpateur qui empiète sans cesse et s’empare de tout ce qui est à sa portée, mais tout ce qu’il a ainsi gagné il ne l’a soumis à aucun système de gestion. Le tout est confié à des fermiers avec pleine puissance sur la vie et les propriétés des classes productrices, Randjit Singh s’en reposant sur ses forces militaires pour contrôler les comptes de ses fermiers, pour leur faire rendre tous les profits illicites qu’il pourraient faire.