Page:Osmont - Le Mouvements symboliste, 1917.djvu/130

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■iç^ LE SYMBOLISME <^-

(( Il y Cl une petite voiture abandonnée dans le taillis ou qui descend le sentier en courant, enrubannée.

(( // y a une troupe de petits comédiens en costumes, aperçus sur la route, à travers la lisière du bois.

Ci II y a enfin, quand on a faim et soif, quelqu'un qui vous chasse. »

A quelle image, à quelle illumination — c'est le mot anglais pour illustration — se rattache ce pas- sage de féerie? C'est ce que nous ne saurons jamais. Tel quel, ne ressemble-t-il pas à ces bizarres petits poèmes en musique dont les enfants tristes ou malades enchantent leurs demi-sommeils? Dans son étrange simplicité, il a surpassé peut-être tous ceux que Rimbaud découvrit au cours de son errante jeunesse, de Paris en Hollande, en Allemagne, en Autriche, en Italie, en Suisse, en Grèce, à Java où il déserte et passe un mois dans les forêts mal explorées, puis en Suède et en Norvège, à la suite d'une tournée de sal- timbanques. Est-ce cet idéal d'enfance qu'il a pour- suivi jusqu'en Arabie?

C'est cela qu'il fallait voir, imiter, s'il était pos- sible : non dans la forme trop spontanée pour être imitable, mais dans cette naïveté, cette jeunesse âpre et désolée, si caractéristiques du génie de lUmbaud.

L'heure n'était point à la simplicité. Ce ne fut pas cette âme indomptable qui devait mener le poète, après de multiples traverses, jusqu'au fond de l'Abys- sinie ; ce ne fut même pas le réalisme tout espagnol

— "î^gîs lia cîg-îsi, —