Page:Osmont - Le Mouvements symboliste, 1917.djvu/185

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quelques pacilislcs outranciers : celte variété existe. Quatre uiois après, ils nous semblaient prescjue trop calmes, dans la fièvre de la mobilisation. C'est un fait que le poète aime à citer et qui donnera sa note bizarrement prophétique dans les volumes de sou- venirs que nous attendons de lui.

La pensée romane a fait son chemin. Rien des poètes lui sont venus : la nouvelle école méditerra- néenne, dont Joachim Gasquet est le plus glorieux tenant et J. Charlcs-Biun le porte-drapeau, a puisé sa jeune force dans le groupe ofi Moréas a régné. Les libertés mêmes que le vers y prend, desserré de la technique parnassienne — comme Th. de Banville l'avait prévu, car il savait tout — raccordent les jeunes groupes régionalistes au souvenir de Lionel des Rieux et de ses illustres amis.

Un idéal sacré de patrie, de famille, de religion souvent, de règle toujours, est venu de ce renouveau latin. L'Ecole romane la première — la date de ses manifestes en fait foi — a rompu la chaîne roman- tique, remis à leur place les types chers aux dra- maturges et tous les Rousseau de seconde main.

Emile Augier, qui fut souvent un charmant poète, se trouve avoir laison des partisans du délire et du désordre. L'auteur de Gabrielle doit sourire en voyant le poète des Citants séculaires chanter comme lui, bien que sur un mode infmiment plus élevé, l'union

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